N° 42 - Sept/Oct/Nov. 2012
ISSN : 0758413X
Commencé vers 1230 par Guillaume de Lorris, puis repris et continué quarante ans plus tard, vers 1270, par Jean de Meun, le Roman de la rose est un long poème allégorique de plus de 22 000 vers qui raconte l’histoire d’une initiation amoureuse. Il retrace sous la forme d’un songe les différentes étapes de la conquête d’une rose – assimilée à une toute jeune fille – par un jeune homme – l’Amant – jusqu’à sa cueillette-défloraison. Due à Guillaume de Lorris, la première partie du Roman est un délicat hymne à l’amour courtois. Écrite par Jean de Meun, la seconde partie a une tout autre tonalité. Légère, savante et résolument misogyne, elle offre un répertoire des stratégies de la séduction en même temps qu’une encyclopédie du monde, construite autour des différentes formes de l’amour 1. « Ce est li romanz de la rose / où l’art d’amours est toute enclose » (vers 37-38 repris par les titres rubriqués qui introduisent le Roman), le plus grand art d’aimer que le Moyen Âge ait possédé. Il connut jusqu’au début du XVIe siècle une large diffusion puisque l’on en conserve plus de 300 manuscrits. Les trois quarts sont illustrés.
Des miniatures des Très Riches Heures du duc de Berry, ce joyau de la bibliothèque du château de Chantilly qui a fait l’objet du Hors Série n° 1 d’Art de l’enluminure, les plus connues et les plus souvent reproduites sont celles qui illustrent le calendrier. La première, pour le mois de janvier, offre une image d’apparence simple. Cette simplicité est pourtant plus apparente que réelle. Aussi une analyse attentive permet-elle de faire apparaître la richesse de son contenu et de sa signification.
Auteur : Châtelet Albert
Magazine : Art de l'enluminure n° 42 Page : 62-71
Date : 06/09/2012